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OTTAWA – Brady Tkachuk l’a décrit comme un défenseur plus complet. Claude Giroux a dit qu’il a franchi un pas important cette année grâce à l’arrivée de Nick Jensen. À 27 ans, bientôt 28 ans, Thomas Chabot sait qu’il n’est jamais trop tard pour s’améliorer et c’est exactement ce qu’il fait cette saison à la ligne bleue des Sénateurs.

Sur le plan des statistiques offensives, Chabot n’a pas sa meilleure saison. Il a marqué trois buts et ajouté 16 passes pour un total de 19 points en 43 rencontres. Son différentiel de +10, toutefois, illustre bien sa progression. Pour la première fois de sa carrière, le numéro 72 se dirige vers un bilan positif.

Dans le vestiaire des Sénateurs au Centre Canadian Tire en ce vendredi après-midi, Chabot fait aussi le même constat que celui offert par son capitaine, Brady Tkachuk.

« Quand j’analyse mon propre jeu, j’ai la même vision que Brady, a-t-il répliqué en entrevue avec LNH.com. J’ai le sentiment que je deviens un défenseur encore plus complet. Je joue à Ottawa depuis sept ans et je n’ai jamais encore eu la chance de participer aux séries. J’avais besoin de réaliser des choses. Je cherchais des façons pour m’améliorer. En vieillissant, tu recherches encore plus la victoire avant tout.

« Je n’ai aucun problème à sacrifier un peu d’offensive pour mieux jouer défensivement et aider mon équipe, a-t-il poursuivi. Il y a des jeux où dans le passé, j’aurais foncé pour marquer un but, mais maintenant, je calcule mieux les risques. Si le risque est trop élevé, je me retiens et je n’y vais pas. Pour moi, c’était un sacrifice facile à faire. Je garde toutefois mes instincts offensifs. Je n’ai pas changé ma personnalité. »

Chabot est aussi catégorique. L’acquisition de Nick Jensen, un défenseur droitier acquis dans l’échange de Jakob Chychrun avec les Capitals de Washington, l’a grandement aidé.

« Honnêtement, je le demandais depuis six ans. Je voulais jouer avec un partenaire régulier, a-t-il affirmé. J’avais en tête de bâtir une relation stable avec un autre défenseur. J’ai maintenant cette chance avec Nick. Lors des dernières années, j’ai joué avec plusieurs défenseurs et je trouvais ça difficile de trouver un bon rythme. Je changeais de partenaire pratiquement aux deux matchs. Je joue avec Nick depuis le début du camp et nous n’avons pas bougé. »

« Je suis aussi très proche de lui, nous passons beaucoup de temps ensemble à l’extérieur de la glace. Notre complicité se voit sur la patinoire. J’ai vraiment une bonne communication avec lui. Je trouve ça vraiment plaisant. Je voulais ça depuis longtemps et je dirais qu’un peu tout le monde réalise que cette stabilité m’aide. »

À cinq contre cinq cette saison, Chabot a joué un peu plus de 800 minutes (810 min 50 s). De ce total, le Beauceron a passé 601 min 01 s avec Jensen. Quand on parle de stabilité, c’est réellement le cas.

L’an dernier, les trois partenaires les plus stables de Chabot étaient Chychrun (342 min 40 s), Erik Brannstrom (240 min 37 s) et Jacob Bernard-Docker (146 min 54 s).

Si la statistique des plus et moins ne fait pas toujours l’unanimité, Chabot considère que son amélioration cette saison ne tombe pas du ciel.

« Ce n’est pas un adon, a-t-il mentionné. Quand tu regardes nos matchs, nous donnons peu de chances de marquer aux équipes rivales. Nous passons aussi de bonnes minutes en territoire offensif. Je suis souvent celui qui mène le jeu dans la zone offensive, mais Nick (Jensen) n’a pas de trouble à me suivre. Nous sommes comme deux défenseurs accrochés à une corde. Quand un part à gauche, l’autre part aussi à gauche. Nous avons bâti une belle cohésion, nous nous comprenons facilement sur la glace. »

De la santé avant une malchance

Atteint par un tir du défenseur Adam Pelech mardi soir à Long Island dans un gain de 2-0 des Sénateurs contre les Islanders de New York, Chabot gardait encore des traces de l’incident trois jours plus tard.

Il avait le nez jaune et bleu et il portait des points de suture au-dessus de ses lèvres. Avant ce coup de malchance, il avait endossé l’uniforme des Sénateurs pour les 43 premiers matchs de la saison. Il s’est absenté jeudi soir pour la visite d’Alex Ovechkin et des Capitals de Washington. De son propre avis, il devrait revenir au jeu assez rapidement.

« C’est plaisant d’être en santé, il s’agissait d’un de mes objectifs en début de saison, a affirmé celui qui n’a jamais joué plus de 68 matchs lors des trois dernières saisons. J’ai changé certains trucs dans mon entraînement estival. C’était plate de manquer un premier match jeudi, mais ça fait partie du hockey. J’ai reçu une rondelle au visage. Ça tombe dans la catégorie de la malchance. Je ne peux pas contrôler ça. On parle d’une blessure mineure. Je reviendrai bientôt. Je veux jouer le plus de matchs possible. »

La tête aux séries

Il n’y pas uniquement à Montréal qu’on rêve d’une participation aux séries. C’est la même histoire au bout de l’autoroute 417 à Ottawa.

Après 44 matchs, les Sénateurs se retrouvent au cœur de la course pour les séries avec 48 points (22-18-4). Ils ont exactement la même fiche que les Canadiens.

« Ce serait énorme si on pouvait atteindre les séries, a souligné Chabot. J’attends ce moment depuis sept ans. Quand tu y repenses aussi, j’ai été le premier à dire oui à une prolongation de contrat de huit ans. J’ai toujours aimé jouer à Ottawa. C’est mon équipe, c’est ma ville. J’ai traversé des moments difficiles, mais je sais qu’il y aura de beaux moments aussi dans le futur. Je vois le progrès de notre groupe. Il y a encore un long chemin à parcourir, mais j’aime nos chances. »

Dans un autre coin du vestiaire, Claude Giroux avait aussi le sourire dans le visage en pensant à la possibilité de jouer au hockey ce printemps.

« C’est plaisant de nous retrouver dans cette course, a mentionné Giroux. Mais il y a plusieurs équipes impliquées. Quand tu gagnes deux matchs d’affilée, tu rentres dans le portrait des séries, mais si tu en perds deux de suite, tu sors de la course. Nous aurons plusieurs gros matchs jusqu’à la fin de la saison. Pour nous, c’est une très bonne chose.

« J’aimerais vivre les séries avec les Sénateurs. C’était mon plan quand j’ai signé mon contrat à Ottawa, a-t-il enchaîné. Je reste toutefois calme, je veux y aller un match à la fois. Nous jouons du bon hockey et nous nous donnons une chance d’y participer. »

À l’image du CH, les Sénateurs ont aussi profité de la magie d’un gardien qui jouait dans la Ligue américaine il n’y a pas si longtemps. Leevi Merilainen a offert de très bonnes sorties en l’absence du gardien numéro un, Linus Ullmark.

« La constance sera la clé pour nous, a prédit le centre Tim Stützle. Il faut bien jouer tous les soirs. Nous formons encore une jeune équipe et nous avons bien des choses à apprendre, mais il faut agir comme des professionnels. Et il faut surtout croire que c’est possible. »