BOISBRIAND – Les meilleurs experts prédisaient à Caleb Desnoyers une période de réadaptation d’au moins 12 semaines après l’opération au poignet gauche qu’il a subie au mois d’août. La tête de l’attaquant des Wildcats de Moncton lui disait autre chose.
Après seulement neuf semaines, le choix de premier tour du Mammoth de l’Utah – le quatrième au total – était de retour à l’action, prêt à entamer sa troisième saison dans la LHJMQ.
« C’est le power of the mind (le pouvoir de l’esprit), a résumé Desnoyers de façon un peu ésotérique. C’était censé être plus long, mais j’ai fait beaucoup de traitements et on a pris soin de moi. »
Il y a derrière ça l’expertise des médecins qui l’ont opéré après avoir découvert deux déchirures à son poignet, alors que d’autres n’y voyaient rien qui clochait – ce qui explique la décision tardive dans l’été. Sans oublier, bien sûr, les efforts investis par le principal intéressé pour accélérer le processus de guérison.
« Au final, c’est le joueur qui a le contrôle, a souligné le capitaine des Wildcats. C’est la même opération pour tout le monde. Après, ça dépend d’à quel point tu es prêt à faire tous les sacrifices possibles. Je pense que je suis revenu plus vite que ça n’a jamais été vu. »
Cet exploit est peut-être surprenant d’un œil extérieur, mais ils sont bien peu dans son entourage à être tombé en bas de leur chaise : « C’est typique de Desy », a souligné son entraîneur Gardiner MacDougall.
« Ça dit tout ce qu’on doit savoir à son sujet, a renchéri David Ludwig, le directeur général adjoint du Mammoth, croisé dans les gradins à Boisbriand. C’est un jeune super compétitif. Il n’a qu’un seul but en tête. Il est le capitaine de son équipe cette saison, et il veut montrer l’exemple. Ça en dit beaucoup sur lui. »
L’autre bonne nouvelle, c’est que ce retour hâtif lui permettra de jouer plus de matchs avant que l’état-major de Hockey Canada ne procède à la formation de l’équipe qui participera au Mondial junior. On peut deviner que Desnoyers faisait déjà partie des plans, mais son état de santé demeurait un point d’interrogation.
Le natif de Saint-Hyacinthe a déjà remporté trois fois la médaille d’or dans l’uniforme canadien – au Défi mondial des moins de 17 ans, au Championnat mondial des moins de 18 ans et à la Coupe Hlinka-Gretzky.
« Il doit évidemment prouver sa valeur rapidement, mais il a une longue feuille de route, a dit MacDougall, qui agira comme adjoint. Il a été incroyable l’an dernier. Et il ne faut pas oublier qu’il a joué blessé pendant la majeure partie de la saison, des blessures qui empêcheraient la majorité des joueurs de continuer à jouer.
« Son esprit est son atout le plus puissant. Quand il l’utilise pleinement, tout le reste tombe en place. »
Dans une année aussi importante que celle de son admissibilité au repêchage de la LNH, et au cours de laquelle les Wildcats ont atteint le tournoi de la Coupe Memorial, il n’était toutefois pas question pour Desnoyers d’agiter le drapeau blanc. Il a enduré la douleur, et a livré la marchandise.
« J’avais deux déchirures au poignet gauche et un kyste au poignet droit, a dit celui qui a été le meilleur pointeur des siens en saison (89 points) et en séries (30 points). Je ne pouvais pas tant les bouger. J’ai joué malgré ça à partir de novembre. J’étais magané un peu à la fin. Je ne voulais pas trop y penser. »
Moncton, la meilleure option
Maintenant que la douleur est derrière lui, Desnoyers souhaite vite revenir au sommet de son art, même s’ils sont plusieurs à lui dire que ça prendra un peu de temps. En quatre matchs depuis son retour, il a tout de même amassé un but et quatre points pour aider les siens à gagner trois de leurs quatre duels.
« Une personne moyenne accepterait le fait d’avoir besoin de temps pour retrouver son rythme, a souligné MacDougall. Mais Caleb n’est pas un joueur moyen. Il est extraordinaire. Il fait beaucoup de choses simples d’une façon extraordinaire. Il a toujours de gros buts et de grosses attentes, et c’est ce qui le motive. »


















