Un autre grand moment signé Connor McDavid

TORONTO – Ce n’était qu’un moment « wow » parmi tant d’autres pour Connor McDavid, qui gagne sa vie à en créer.

Mais celui-là, il s’est vécu au Scotiabank Arena, à 70 km environ de Newmarket, le village où il a grandi. Il s’est aussi vécu devant famille et amis, puis à la Soirée du hockey (Hockey Night in Canada). Rien de trop beau pour le capitaine des Oilers d’Edmonton.

« Il est un joueur spécial », a résumé son coéquipier Darnell Nurse après cette victoire de 6-3 des Oilers face aux Maple Leafs de Toronto, samedi. « Et lorsqu’il crée un moment comme celui-là, que tu sois ou non un partisan des Oilers, c’est juste cool à voir. »

Le moment auquel Nurse réfère, ici, est la séquence menant au but qu’a marqué McDavid dès la quatrième minute de jeu samedi.

McDavid a saisi une courte passe d’Evan Bouchard en zone neutre et a ensuite appuyé sur l’accélérateur. Un changement de vitesse qui donnait l’impression de se trouver dans un jeu vidéo.

L’attaquant vedette des Oilers s’est faufilé entre quatre joueurs des Maple Leafs avant de servir une belle feinte au gardien Dennis Hildeby pour ouvrir la marque.

Tout ça alors que Morgan Rielly avait à peine commencé son changement de direction en zone défensive. Et qu’Oliver Ekman-Larsson tentait tant bien que mal de se replier, sans succès.

Jeff Jackson, Tristan Jarry, Zach Hyman et Kris Knoblauch n’assistaient pas à leur premier moment marquant signé Connor McDavid. Mais aucun d’entre eux ne se lasse des prouesses du 97.

Peu de gens ont autant vu jouer McDavid que la famille Jackson. Après tout, Jeff a été l’agent de McDavid de son stage junior chez les Otters d’Erie jusqu’en août 2023, lorsqu’il a accepté le poste de PDG des Oilers.

De la loge des dirigeants des Oilers en compagnie du DG Stan Bowman, Jackson avait une vue privilégiée sur la séquence magistrale qu’a orchestrée McDavid. Il n’a pu qu’esquisser un sourire.

« C’est parmi ses meilleures séquences. Mais je ne me surprends plus de le voir réussir ce genre de trucs », a-t-il commenté.

« Il est si rapide. Personne ne savait où il était rendu… C’était très bien! »

Jarry a corroboré les dires de son nouveau patron.

Le gardien acquis par les Oilers dans un échange avec les Penguins de Pittsburgh, vendredi, se dressait à l’autre bout de la patinoire lorsque le but s’est marqué. Il commençait un nouveau chapitre de sa carrière : après avoir passé les dernières années aux côtés des attaquants vedettes Sidney Crosby et Evgeni Malkin, voilà qu’il évolue maintenant auprès de McDavid et de son acolyte Leon Draisaitl.

« C’est spécial », a convenu Jarry, auteur de 25 arrêts dans la victoire des siens. « Évidemment, ayant affronté McDavid pendant quelques années, je sais à quoi m’attendre de lui. Mais maintenant que je suis de son côté, je peux davantage apprécier ce qu’il accomplit. »

Surtout lorsque McDavid fait du McDavid.

« J’ai été la victime de ce genre de buts de sa part quelques fois, s’est-il remémoré. Tout le monde dans ce vestiaire est probablement reconnaissant de jouer avec lui, et non contre lui. »

McDavid, qui a terminé le match avec trois points (deux buts, une aide), en est maintenant à cinq matchs d’affilée avec au moins un point. Il en a récolté 15 (sept buts, huit aides) depuis le début de cette séquence. Jeudi, il s’est fait complice de quatre buts, dont trois de Zach Hyman, dans un gain de 4-1 contre les Red Wings de Detroit.

Deux jours plus tard, Hyman était sur la glace lorsque McDavid a fait scintiller à son tour la lumière de but.

« Il a toute une accélération, évidemment, a-t-il souligné. Il est toujours rapide, mais ce soir, il volait. Lorsqu’il a de bonnes sensations et qu’il est sur son X, il devient inarrêtable. »

Parlez-en aux Maple Leafs. Car ce n’était pas la première fois que McDavid inscrivait un but de toute beauté contre son équipe d’enfance.

Le 6 janvier 2020, il a endormi Rielly avant de le contourner à gauche. Ensuite, il s’est amené seul devant le gardien Michael Hutchinson et l’a déjoué d’une superbe manœuvre. Le genre de but qui laisse même une légende comme Wayne Gretzky incrédule.

« Il m’a fait bondir de ma chaise », avait-il confié en entrevue avec LNH.com ce soir-là.

« Ce fut l’un des moments spéciaux d’un joueur spécial. »

Knoblauch, qui a dirigé McDavid à Erie comme à Edmonton, en a aussi vu de toutes les couleurs avec l’attaquant vedette.

« À Erie, j’essayais déjà de ne plus me laisser surprendre par ce qu’il était capable de faire, a dit l’entraîneur-chef. Il est rempli de surprises. Il est un joueur électrisant, rapide et doté d’une vision qui lui permet de réussir des jeux.

« Même dans la chaise de coach, c’est plaisant à voir. Surtout si tu es derrière le bon banc! »