Cossette Ayotte badge lepage

Benjamin Cossette Ayotte n’avait eu aucune promesse. Bien au contraire.

Même s’il arrivait chez les Foreurs de Val-d’Or avec le prestigieux statut de deuxième choix au total du repêchage de la LHJMQ, on l’avait prévenu : ce n’est pas dans les habitudes de la maison de confier de grandes responsabilités à ses joueurs de première année.

« J’avais rencontré notre entraîneur (Maxime Desruisseaux) au repêchage, et il m’avait dit qu’il préférait protéger les jeunes joueurs et bâtir leur confiance, a raconté le défenseur. Mais je suis arrivé là-bas, et je crois que j’étais sur le premier duo après cinq matchs (rires). On m’a fait confiance dès le début.

« Je suis arrivé là-bas en voulant leur prouver que je pouvais jouer contre les meilleurs trios adverses. »

C’est exactement ce que le jeune homme est parvenu à faire en 2024-25, jouant régulièrement plus de 20 minutes par match à 16 ans. Le plus impressionnant dans tout ça, c’est qu’il a aussi maintenu un différentiel de +24 – le meilleur chez les Foreurs – au sein d’une équipe qui en a affiché un de moins-31.

« Il est arrivé alors qu’on était dans un cycle de transition, on n’était pas encore à maturité, a expliqué Desruisseaux. D’un côté, on avait des minutes à offrir. De l’autre, il les a saisies par sa manière de jouer. Ça l’a fait grandir plus vite, et ses responsabilités ont augmenté à vitesse grand V.

« Il a gagné notre confiance par l’efficacité de son jeu défensif, et ça n’a pas été très long. Il est extrêmement bon en sortie de zone, il distribue bien la rondelle en transition et il a une excellente vision du jeu. »

L’arrière de 6 pieds 1 pouce et 188 livres a donc entamé sa deuxième saison, celle de son admissibilité au repêchage de la LNH, avec une grande confiance en ses moyens. Il l’a aussi fait avec toute l’expérience et les leçons qu’il a apprises au cours de sa première campagne fort occupée.

Cossette Ayotte a jusqu’ici amassé 11 aides à ses 21 premiers matchs et il joue toujours entre « 21 et 26 » minutes par match. Il est toutefois mieux outillé pour affronter les hauts et les bas, cette année.

« C’est long une saison dans la Q, a-t-il souligné. J’ai commencé en force, l’an dernier, mais j’ai manqué de gaz à Noël. Je ne m’attendais pas à jouer autant de minutes, et ça m’a rentré dedans. À un moment donné, le corps m’a juste lâché. Je me suis préparé pour que ça ne m’arrive pas à ma plus grosse année à vie. »

Interrogé à ce sujet, Desruisseaux affirme ne pas avoir été témoin d’une grande baisse de régime. Mais il confirme que la première portion de la saison est habituellement éreintante pour ses troupes. Et pour cause : trois des quatre plus gros voyages de l’équipe – dont deux dans les Maritimes – ont lieu avant Noël.

En plus de ça, Cossette Ayotte avait participé au Défi mondial des moins de 17 ans, remportant l’or au passage, à Sarnia, au mois de novembre. Il a joué, et surtout roulé, beaucoup.

La boxe comme outil

Dans l’optique de mieux se préparer pour ce long marathon, Cossette Ayotte a opté pour la qualité plutôt que la quantité dans son entraînement estival. Il a aussi apporté des améliorations à sa routine – il mange davantage au déjeuner – et eu recours à la boxe pour éveiller son côté physique, l’un de ses nouveaux objectifs.

« Comme il a toujours dominé, il n’a jamais vraiment eu à s’impliquer physiquement, a souligné Desruisseaux. On veut ajouter cette épice-là à sa game. Il a un bon gabarit et on connaît ses forces. On veut vraiment qu’il devienne un défenseur difficile à affronter. »

Avec cette mission en tête, le jeune homme s’est donc rendu au gymnase du père de son bon ami Sacha Boisvert, un espoir des Blackhawks de Chicago – Jimmy Boisvert est un entraîneur de boxe bien connu.

« J’en ai parlé à mon agent et à mon préparateur physique, a-t-il expliqué. Je crois que c’est quelque chose qui peut faire que ça va débloquer, que je vais vouloir frapper plus de monde (rires). Je suis allé quelques fois, et ç’a fonctionné. J’ai plus de facilité que l’an passé. Je suis plus vieux et plus confiant aussi. »

Le développement de son côté offensif est aussi sur sa liste de priorités dans les prochains mois. Il avait amassé 24 points, dont quatre buts, en 56 matchs à sa première saison, et ils sont plusieurs à croire qu’il peut en faire davantage à ce chapitre.

« Il a l’outil principal, et c’est sa vision, a conclu Desruisseaux. Il voit bien ce qui se passe devant lui. Le reste va venir seul. Son lancer va continuer de s’améliorer et il va être de plus en plus dangereux. »