BOISBRIAND – Quand il a pris la décision de revenir avec l’Armada de Blainville-Boisbriand plutôt que de céder aux avances de Boston College, Justin Carbonneau l’a fait d’abord pour jouer au sein d’une équipe aspirante, mais aussi pour devenir un « joueur parfait sur 200 pieds ».
Le choix de premier tour des Blues de St. Louis au dernier encan est toutefois conscient que cette quête de perfection est pleine de défis et que la route pour tenter de s’en approcher n’est pas linéaire.
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« Je ne me concentre pas sur les points, a expliqué l’attaquant de 18 ans. Il y a des matchs où je joue de la bonne manière et où les points ne viennent pas. Ce n’est pas grave. Je me concentre sur les détails de mon jeu, comme la longueur de mes présences ou le positionnement de mon bâton.
« Rendu là, c’est une game de détails. Si je veux passer au prochain niveau, c’est ce que je dois travailler. »
Après un départ canon – 15 buts en 12 matchs – Carbonneau a été limité à trois buts et une aide à ses six dernières sorties. Ça arrive à un moment où le nouvel entraîneur-chef de l’Armada, Alexandre Jacques, serre un peu plus la vis sur ce qu’il veut voir de son moteur offensif.
« Ce sont de nouvelles demandes pour lui et une philosophie différente de celles des deux dernières années, a souligné le pilote. Il y a des choses dans son jeu qu’on doit améliorer s’il veut jouer au prochain niveau, et Justin le fait avec de bonnes intentions. On voit une amélioration.
« Il en est conscient et ça s’en va du bon côté. Mais il y a beaucoup d’accumulation d’habitudes. Pour lui, ces habitudes-là en étaient des bonnes, et parfois, même s’il essaie, ses instincts reprennent le dessus. »
Pour illustrer ses dires, Jacques parle de son positionnement en échec avant, de la longueur de ses présences et de son anticipation parfois trop risquée en zone défensive : « Il sent tellement le besoin de générer de l’attaque qu’il tourne au lieu de freiner, dans l’espoir de repartir de l’autre côté. »
Tout ce travail se fait en étroite collaboration avec le personnel de développement des Blues, qui ont exactement la même liste de choses à corriger pour leur nouveau joyau.
« Ce qui est bon, c’est qu’on voit les mêmes choses et qu’on lui demande les mêmes choses », résume le pilote, en constante communication avec les Blues. « S’il met en application ce qu’on lui demande, il va d’abord en bénéficier à court terme, et il pourra peut-être sauter l’étape de la Ligue américaine. »
Cette simple possibilité est suffisante pour convaincre Carbonneau d’appliquer à la lettre ce nouveau plan. Dans un monde idéal, il remporterait le championnat avec l’Armada cette saison et ferait le saut directement avec les Blues l’an prochain.
« C’est sûr que ce qui m’est demandé cette année est différent, mais c’est pour le mieux », a dit celui qui a inscrit 46 buts l’an dernier. « L’an passé, on voulait plus que je marque des buts. Cette année, c’est de continuer à faire ça, mais de devenir un joueur clé dans tous les rôles.
« Je veux arriver au camp (des Blues) et ne pas leur laisser le choix de me garder. C’est mon objectif. Les Blues savent que je peux marquer et faire des points, mais ils veulent que je joue une game pro. »
Un plus pour le CMJ
En prenant le taureau par les cornes rapidement dans cette saison, Carbonneau met toutes les chances de son côté pour être un joueur encore plus dominant dans les derniers mois du calendrier. Mais il se donne aussi des outils pour convaincre l’état-major de Hockey Canada en vue du Mondial junior.
Avec un entraîneur aussi exigeant que Dale Hunter, la marge de manœuvre est plutôt mince.
« S’il y en a un qui met l’accent sur les habitudes de travail, c’est bien Dale Hunter, a observé Jacques. Il y a tellement de joueurs talentueux au Canada que Justin se donne plus de chances en montrant qu’il peut aussi être efficace en jouant de la bonne façon défensivement et dans un concept d’équipe. »
Carbonneau a eu un avant-goût de ce que c’était de jouer pour Hunter au camp estival de la formation canadienne et il sait très bien que les efforts qu’il investit en ce moment ne seront pas vains.
« J’ai vu comment il accorde de l’importance aux détails et à la discipline, a conclu le natif de Lévis. C’est une bonne chose qu’on travaille ça dans mon jeu parce que mon objectif à court terme est de me tailler une place et de bien remplir le rôle qu’on va me confier, peu importe ce qu’il sera. »


















