SALT LAKE CITY, Utah – Il y a toujours des tempêtes lors d’une saison. Au lendemain d’un revers de 5-4 en prolongation contre les Sharks de San Jose, Clayton Keller réalise encore plus la symbolique du « C » de capitaine qu’il porte maintenant sur son chandail.
Après l’entraînement du Club de hockey de l’Utah à l’ovale olympique mardi matin, Keller a tenté d’expliquer la débâcle de son équipe dans les dernières minutes de la troisième période face aux Sharks la veille au Delta Center.
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« Il faut se regarder dans le miroir et c’est une bonne leçon pour notre équipe », a murmuré Keller devant une poignée de journalistes de Salt Lake City. « Nous apprendrons de cette défaite. Nous avons retiré notre pied de l’accélérateur et nous avons redonné de la vie aux Sharks. Nous nous sommes éloignés de notre identité, nos batailles n’étaient pas bonnes et nous ne bloquions plus de tirs. Nous ne gagnerons pas de cette façon.
« Les meneurs de l’équipe ont parlé après la rencontre et nous avons aussi eu de bonnes discussions ce matin. J’apprends tous les jours à devenir un bon capitaine. »
Pour les trois dernières saisons des Coyotes en Arizona, il n’y avait aucun capitaine. Le directeur général Bill Armstrong et l'entraîneur André Tourigny ont opté pour la patience avant d’identifier le meneur au sein du groupe. Keller a hérité de cette responsabilité le 4 octobre dernier, soit quelques jours avant le début de la saison. Il est devenu de facto le premier capitaine dans l’histoire du Club de hockey de l’Utah.
« Ça représente beaucoup pour moi, c’est un immense honneur de recevoir le « C » sur mon chandail », a raconté Keller en entrevue à LNH.com. « C’est tout un sentiment d’être un capitaine dans la LNH. J’étais très heureux quand on m’a confié ce rôle, mais aussi nerveux.
« J’avais parlé avec André durant l’été. Nous nous étions rencontrés à quelques reprises. Nous avions discuté de cette possibilité et je me sentais prêt pour ce rôle. À 26 ans, je trouvais que c’était un bon moment. J’ai joué avec plusieurs joueurs, plusieurs bons meneurs, et je suis au sein de cette organisation depuis assez longtemps. J’ai acquis une plus grande maturité. »
Dans ses nouvelles fonctions, Keller a l’intention de s’inspirer de plusieurs joueurs, mais juste d’une façon traditionnelle. Il ouvrira aussi des livres au sujet du leadership.
« J’ai de la misère à identifier un seul modèle, a-t-il dit. Je viens de St. Louis. Plus jeune, je regardais Keith Tkachuk. J’ai entendu des tonnes d’histoires au sujet de Keith. Il a été un capitaine en Arizona. Il agissait d’une façon bien différente de Shane Doan, un autre ancien capitaine des Coyotes. Mais ils étaient deux très bons capitaines. Il n’y a pas une seule façon de mener. J’ai lu des livres sur le leadership, je veux m’informer. Je dois trouver ma propre identité. »
Un souper important
Dans son bureau du complexe d’entraînement temporaire à Kearns, une ville du comté de Salt Lake City, Tourigny a expliqué son choix.
« Je travaille avec Clayton depuis longtemps et j’ai toujours eu une bonne relation avec lui, a-t-il mentionné. À ma première année en Arizona en 2021-2022, j’avais identifié certains meneurs avec Bill (Armstrong). Nous venions d’échanger le capitaine Oliver Ekman-Larsson aux Canucks. À cette époque, Clayton était encore jeune. Ce n’était pas une course, nous voulions choisir la bonne personne. J’avais cinq ou six gars en tête au départ. Après un an, il y avait encore moins de candidats. Et après la dernière saison, la liste devenait très mince. C’est devenu clair que c’était pour être Clayton.
« J’ai soupé avec lui à Salt Lake City au cours de l’été pour lui proposer de devenir notre capitaine. Je lui ai présenté le projet et je voulais savoir quel genre de capitaine il voulait être. Il est un jeune homme très intelligent et il cherche toujours à s’améliorer. Il est le genre de joueur qui peut me texter le 14 juillet et me présenter une vidéo ou un livre qu’il vient de découvrir. »
Après dix matchs cette saison, Keller trône au sommet des pointeurs de son équipe avec dix points (cinq buts, cinq passes).
S’il est probablement le joueur le plus talentueux au sein de son vestiaire, le choix de premier tour des Coyotes en 2016 a aussi démontré dans le passé tout son caractère et sa détermination. Le petit attaquant a surmonté une terrifiante blessure (fracture du fémur) à la fin de la saison 2021-2022. À son retour au jeu la saison suivante, il avait récolté 86 points en 82 matchs. Quelques mois auparavant, il suivait une période de convalescence qui l’empêchait de marcher.