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Au début de chaque saison, l'équipe de LNH.com publie une série de prédictions audacieuses pour chacune des équipes. La plupart du temps, ces projections font sourciller les lecteurs, mais même si elles sont un peu « champ gauche », elles ont tout de même une chance minime de se réaliser. Contre toute attente, certaines de nos prédictions audacieuses sont devenues réalité par les années passées. Alors, les prédictions de cette saison sont-elles en voie de se réaliser après deux mois d'activités?

Voici un rappel des prédictions pour les équipes de la section Atlantique accompagnées d'une courte analyse.

Bruins de Boston

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com : Utilisé comme un vrai gardien numéro un, Jeremy Swayman peinera à livrer la marchandise maintenant qu’il doit amorcer bien plus que la moitié des matchs. Malgré ses 10 départs supplémentaires, il signera seulement 27 victoires, soit deux de plus que l’année dernière, et les Bruins devront se battre jusqu’à la fin de la saison pour participer aux séries éliminatoires.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com : Cadrant parfaitement dans le moule des Bruins, Nikita Zadorov deviendra l’un des défenseurs les plus payants dans les pools à catégories multiples. Le Russe de 6 pieds 6 pouces et 248 livres terminera dans le top-10 de la LNH pour les mises en échec, les tirs bloqués et les minutes de pénalité, en plus d’offrir une surprenante production offensive avec tout près de 40 points, soit près du double de son meilleur rendement en carrière.

Analyse : Nicolas avait bien vu venir les déboires de Swayman, qui représente l’une des déceptions devant le filet pour les poolers depuis le début de la saison. Non seulement il se dirige vers environ 27 victoires, il montre de mauvaises statistiques périphériques avec une moyenne de buts alloués de 3,05 et un pourcentage d’arrêts de ,887. Quant à Zadorov, la belle saison que Philippe entrevoyait pour lui n’aura pas lieu. Il est en route vers une campagne de 21 points et il n’est pas aussi dominant dans les catégories périphériques, mis à part les minutes de pénalité, pour lesquelles il est le meneur de la LNH (67).

Sabres de Buffalo

Ducharme : Jeff Skinner parti, JJ Peterka s’installera sur le premier trio avec Tage Thompson et Alex Tuch ainsi que sur la première vague de l’avantage numérique. Il en profitera pour dépasser le plateau des 70 points, aidé par le retour en force de Thompson et de Tuch, qui, dans les deux cas, maintiendront une moyenne d’un point par match.

Landry : Les Sabres surprendront cette saison et ce sera en grande partie en raison du brio d’Ukko-Pekka Luukkonen. Le gardien de 25 ans terminera dans le top-5 de la Ligue au chapitre du pourcentage d’arrêts et il signera plus de 30 victoires pour la première fois de sa carrière.

Analyse : Le plateau des 70 points est peut-être un peu élevé pour Peterka, qui se dirige vers une saison de 61 points, mais il a bel et bien évolué avec Tuch et Thompson à plusieurs reprises depuis le début de la campagne. Si Thompson frôle le point par match (0,87), Tuch est un peu moins productif (0,71). Il reste encore du temps aux Sabres pour surprendre, comme Phil l’a prédit, mais disons que ça augure mal. Ils ont perdu 13 de leurs 14 derniers matchs (1-10-3) avant les Fêtes et, sans surprise, ça se répercute dans les statistiques de Luukkonen (9-11-3, M.B.A. de 3,03, %ARR. ,895, 1 BL).

OTT@BUF: Peterka marque son 2e but du match en A.N.

Red Wings de Detroit

Ducharme : En pleine forme, Patrick Kane redeviendra le Patrick Kane des beaux jours. Pour la quatrième fois de sa carrière, il atteindra le plateau des 90 points et sera le meilleur marqueur des Red Wings.

Landry : L’éveil de Kane prédit par Nicolas se fera en grande partie par le biais de l’avantage numérique. Le grand gagnant de ces circonstances sera le vétéran défenseur Erik Gustafsson, qui a été mis sous contrat par les Red Wings cet été. L’expérience de Gustafsson le fera passer devant Moritz Seider sur la première vague du jeu de puissance, et il en profitera pour accumuler les mentions d’aide. Une saison de 50 points à venir pour le Suédois.

Analyse : Nos deux panélistes ont fait patate avec ces prédictions. Kane, à l’image de l’offensive des Red Wings, peine à noircir la feuille de pointage. Il compte 14 points en 29 matchs. L’expérience Gustafsson en avantage numérique n’a rien donné de concluant, et le défenseur a seulement cinq passes en 26 rencontres. Il est l’un des arrières les moins utilisés des Red Wings (16:42).

Panthers de la Floride

Ducharme : Les Panthers ont perdu plusieurs joueurs sur le marché des joueurs autonomes après leur conquête de la Coupe Stanley, mais ils auront droit à des renforts. Mackie Samoskevich, leur choix de première ronde (24e) en 2021, s’installera rapidement sur le deuxième trio et terminera la saison avec 55 points, ce qui lui permettra de remporter le trophée Calder, remis à la recrue de l’année dans la LNH.

Landry : Un lendemain de veille en Floride? Après l’euphorie du titre de la Coupe Stanley, certains joueurs seront méconnaissables cette saison. Ce sera le cas de Sam Reinhart, qui peinera à franchir le cap des 25 buts après avoir terminé au deuxième rang de la LNH avec 57 filets en 2023-24.

Analyse : Samoskevich peut rêver au trophée Calder… dans sa saison au jeu vidéo NHL 24! Dans le monde réel, il a inscrit seulement 11 points en 31 parties. Dur à croire, mais Reinhart fait mieux que la saison dernière (94 points) sur le plan offensif, alors qu’il se dirige vers une première saison de plus de 100 points en carrière. Après 36 matchs, il est déjà à trois buts du total que Phil lui prédisait avant la saison.

Canadiens de Montréal

Ducharme : Ce sera la saison de la rédemption pour Josh Anderson. Après avoir déçu l’année dernière alors qu’il était incapable de trouver le fond du filet, le gros attaquant profitera de la chance qui s’offre à lui en raison de la blessure de Patrik Laine pour redevenir le joueur qu’il était chez les Blue Jackets de Columbus. Il retrouvera le plateau des 25 buts, mais en plus, il atteindra celui des 50 points pour la première fois de sa carrière.

Landry : Désolé Nicolas, mais ce n’est pas Samoskevich qui va remporter le Calder cette saison. C’est Lane Hutson. Le défenseur au petit gabarit obtiendra rapidement le rôle de quart-arrière de la première vague de l’avantage numérique au détriment de Mike Matheson et il connaîtra la deuxième meilleure saison pour un défenseur recrue dans l’histoire des Canadiens, derrière Chris Chelios, qui avait amassé 64 points en 1984-85.

Analyse : Anderson a bel et bien rebondi cette saison, mais pas sur le plan offensif. Le gros attaquant est beaucoup plus impliqué physiquement et en échec avant, et son trio est l’un des meilleurs des Canadiens, sauf qu’il n’a que 13 points en 34 rencontres. C’est Phil qui a vu juste chez le Tricolore avec le rendement de Hutson. Le petit défenseur s’est rapidement imposé comme le quart-arrière du jeu de puissance, et si la saison se terminait aujourd’hui, il serait très probablement finaliste au Calder. Il est en voie d’obtenir 62 points, ce qui serait bel et bien la deuxième meilleure saison par un défenseur recrue dans l’histoire de Montréal.

MTL@WPG: Hutson inscrit son 1er but en carrière à son 32e match

Sénateurs d’Ottawa

Ducharme : Depuis la saison 2017-18, la première de sept lors desquelles les Sénateurs ont raté les séries éliminatoires, pas moins de 17 gardiens ont disputé au moins un match avec Ottawa. Aucun n’a réussi à se transformer en réel gardien numéro un. Est-ce que Linus Ullmark changera la donne? Oui! Le gardien sera aussi solide qu’il l’était avec les Bruins de Boston, et les Sénateurs effectueront un retour en séries éliminatoires.

Landry : La surprise, si elle en est une, proviendra de Shane Pinto. Le jeune centre de 23 ans s’établira au centre du deuxième trio et amassera tout près de 60 points. Pendant ce temps, David Perron sera un atout remarquable pour le jeu de puissance des Sénateurs. Le Québécois inscrira 15 buts en avantage numérique, un record personnel.

Analyse : Ullmark ne gagnera probablement pas le trophée Vézina comme il l’a fait à Boston en 2023, mais il rend de précieux services aux Sénateurs et leur confère enfin un peu de stabilité devant le filet, avec un dossier de 12-7-2, une moyenne de buts alloués de 2,38, un pourcentage d’arrêts de ,915 et trois blanchissages. On peut oublier le plateau des 60 points pour Pinto, qui n’en compte que neuf après 26 matchs. Quant à Perron, sa saison a été perturbée par les problèmes de santé de sa fille naissante et une blessure au haut du corps, si bien qu’il a joué seulement neuf matchs sans récolter de point. Malgré tout, les Sénateurs peuvent rêver aux séries, eux qui occupent la deuxième place de quatrième as dans l’Association de l’Est. À Noël l’an dernier, ils étaient à 15 points d’une place dans le tournoi printanier.

Lightning de Tampa Bay

Ducharme : JJ Moser sera appelé à remplacer Mikhail Sergachev à la ligne bleue du Lightning et il le fera avec brio. Le défenseur suisse connaîtra sa meilleure saison offensive dans la LNH. En évoluant sur la deuxième vague de l’avantage numérique, il inscrira une quarantaine de points, dont 10 buts.

Landry : Le départ du capitaine Steven Stamkos aura un impact négatif et c’est le collectif qui en souffrira à Tampa Bay. L’équipe ne sera pas l’ombre d’elle-même et les poolers qui auront sélectionné Andrei Vasilevskiy seront déçus. Le gardien russe ne parviendra pas à signer 30 victoires, une première pour lui depuis 2016-17, et le Lightning ratera les séries.

Analyse : Moser était en voie d'inscrire une trentaine de points plutôt que 40, comme l’avançait Nic, et l’entraîneur Jon Cooper lui préfère Darren Raddysh à la pointe sur la deuxième vague du jeu de puissance. Malheureusement pour Moser, il vient de subir une blessure au bas du corps qui le tiendra à l'écart pour au moins deux mois. La déconfiture que Phil entrevoyait pour le Lightning ne devrait pas se produire. Si la troupe de Cooper n’est plus aussi dominante que lors de ses deux conquêtes consécutives de la Coupe Stanley (2020, 2021), elle est encore bien installée dans le portrait des séries. Le départ de Stamkos n’aura pas eu d’effet négatif; au contraire, le directeur général Julien BriseBois passe plutôt pour un génie d’avoir privilégié Jake Guentzel à Stamkos, quand on regarde la saison aux antipodes des deux joueurs. Vasilevskiy devrait pour sa part atteindre assez facilement le cap des 30 gains.

Maple Leafs de Toronto

Ducharme : Sorti de nulle part la saison dernière, Bobby McMann continuera d’épater la galerie cette saison. L’attaquant de 28 ans sera utilisé sur les deux premiers trios et il récoltera 50 points, dont 25 buts.

Landry : Les attentes sont élevées dans son cas, mais Joseph Woll offrira des performances décevantes en début de saison, si bien que le vétéran Anthony Stolarz, embauché au cours de l’été comme police d’assurance, verra beaucoup plus d’action que prévu. Le gardien de 30 ans, qui n’a jamais joué plus de 28 matchs dans une saison dans la LNH, obtiendra 45 départs et signera 33 victoires.

Analyse : Bravo à Phil d’avoir vu venir l’éclosion de Stolarz. Woll n’a pas exactement déçu, mais il s’est blessé en début de campagne, ce qui a permis à Stolarz de prendre son envol et forcé l’entraîneur Craig Berube à opter pour un système d’alternance après son retour au jeu. Le seul problème, c’est que Stolarz vient d’être opéré à un genou et va rater quatre à six semaines d’activités. Néanmoins, avant de tomber au combat, Stolarz était en route vers une quarantaine de départs et près de 25 victoires. Pas exactement ce que Phil a prédit, mais un très bon rendement quand même. Nic a à moitié raison au sujet de McMann. Il a eu ses moments sur le top-6 des Maple Leafs, sauf que le compteur devrait s’arrêter à un peu plus de 30 points pour lui.