MACDOUGALL BADGE LEPAGE

NIAGARA FALLS, Ont. – Ce n’était que le premier jour du camp d’entraînement d’Équipe Canada junior, mais déjà, Gardiner MacDougall s’époumonait avec son enthousiasme légendaire pour inciter ses joueurs à donner tout ce qu’ils avaient pour rentrer au banc plus rapidement entre les exercices.

Décidément, l’entraîneur des Wildcats de Moncton, qui agira comme adjoint à Dale Hunter derrière le banc de la formation canadienne au Championnat mondial junior, n’a pas mis de temps à prendre ses aises.

« Il est toujours, toujours, toujours la même personne », a souligné l’attaquant Caleb Desnoyers, qui évolue sous sa tutelle à Moncton depuis l’an dernier. « Qu’il soit au Tim Hortons en train de prendre son café glacé avec du lait au chocolat, ici avec l’équipe canadienne ou avec les Wildcats.

« Gardiner est une personne en or qui est toujours là pour avoir un impact positif dans la vie des gens. »

Pour avoir un impact gagnant dans la carrière de ses joueurs, aussi. Parce que MacDougall gagne partout où il passe.

L’homme de 66 ans a passé 24 ans à la barre de l’équipe de l’Université du Nouveau-Brunswick, les menant au titre canadien à neuf occasions, avant de finalement faire le saut avec les Wildcats, l’an dernier. Et oui, les Wildcats ont remporté le trophée Gilles-Gourteau à sa première saison dans la LHJMQ.

Il avait goûté au junior majeur quelques fois avant cette nomination. En 2022, il a été embauché par les Sea Dogs de Saint-Jean au mois de mai pour diriger l’équipe au tournoi de la Coupe Memorial, dont ils étaient les hôtes, après une élimination hâtive en séries. Il avait mené son équipe à bon port.

En 2023-24, il a guidé l’Université du Nouveau-Brunswick vers une saison parfaite de 43 victoires, et c’est à ce moment qu’il a attiré l’attention de Hockey Canada. Il avait été nommé entraîneur-chef en vue du Mondial des moins de 18 ans. Sept victoires en autant de matchs plus tard, il avait la médaille d’or au cou.

MacDougall retrouvait d’ailleurs 12 joueurs de cette équipe championne au camp, la semaine dernière : « Tous les gars m’ont dit qu’ils avaient hâte de renouer avec Gardiner », a dit Desnoyers.

« C’était toute une expérience et tout un accomplissement pour ce groupe à ce moment-là, s’est souvenu le vétéran pilote. Quand tu gagnes un championnat, tu es soudé pour la vie. C’était un groupe spécial. De les retrouver ici, c’est comme si c’était une réunion de famille. »

La famille. C’est un mot qui revient toujours quand on évoque le nom de MacDougall. On ne le décrit pas nécessairement comme un tacticien hors pair, mais plutôt comme un grand rassembleur, et surtout un grand motivateur. Dans un tournoi à très court terme comme le CMJ, c’est un peu ce que ça prend.

« C’est sa façon de souder l’équipe, a souligné l’attaquant Gavin McKenna. Quand je suis arrivé avec les moins de 18 ans, je ne connaissais pas beaucoup de gars. À la fin du tournoi, c’était ma famille. J’aurai un lien fort avec ces gars pour toujours. »

« Dans son équipe, tout le monde est inclus, a renchéri l’attaquant Porter Martone. Tout le monde aura son mot à dire dans la route vers l’or, qu’importe si tu es retranché, si tu joues sur le premier trio ou sur le quatrième. C’est ce qui lui permet de rassembler tout le monde derrière un objectif commun. »

La touche magique

Son arrivée au sein du programme des moins de 20 ans tombe à point. L’équipe vient de subir deux éliminations hâtives en quarts de finale, et un nuage noir plane au-dessus des six joueurs qui seront de retour après avoir subi l’affront de l’an dernier.

Non seulement MacDougall détient la recette du succès, il sait aussi comment tourner chaque situation en positif. Il sera très utile à Hunter et à son groupe au chapitre de la gestion des émotions.

« Il est tellement positif, a fait valoir Martone. Il ne tombe jamais dans le négatif. Il trouve toujours des moyens d’être meilleur et d’être heureux. Avec lui, il y a toujours un moyen de surmonter l’adversité. »

Les joueurs qui le connaissent savent aussi qu’il sortira ses fameuses phrases motivatrices à un moment ou à un autre du tournoi. C’est dans sa nature. Desnoyers assure qu’il le fait tous les jours avec les Wildcats.

« C’est tout un motivateur, a commenté le gardien Carter George. Il trouve le moyen de soutirer le meilleur de chaque joueur de l’équipe. Il a des dictons et des histoires pour chaque situation. Tout le monde est prêt à jouer avec lui comme entraîneur. Il est la personne parfaite pour ce genre de tournois. »

La formule a été éprouvée avec une partie de ce groupe. Il suffira maintenant de rallier les nouveaux visages.

« Quand tu gagnes avec une équipe, tu crées un lien qui est imbrisable », a conclu Desnoyers, un apôtre de MacDougall. « Ce sont des choses qui sont écrites dans l’histoire et qui ne changeront jamais. La victoire rapproche les gars 1000 fois plus. Maintenant, le but est de créer ça avec ceux qui ne l’ont pas encore vécu. »