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OTTAWA – Brayden Yager se souvient du sentiment d’échec qui l’habitait au moment de quitter la glace du Scandinavium de Göteborg, en Suède, après la défaite en quarts de finale contre la Tchéquie.

« Ça ne s’oublie pas facilement », a laissé tomber l’espoir des Jets de Winnipeg en pensant à ce dur revers de 3-2.

Au Championnat mondial junior, c’est l’or ou rien pour le Canada. Quand cette équipe, toujours prétendante, ne se donne même pas la chance de se battre pour une médaille, ça s’approche de la catastrophe. La cinquième place acquise l’an dernier a donc laissé des traces.

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Mais Yager et six autres joueurs de cette édition ont l’occasion de corriger le tir, cette année, alors que le tournoi sera présenté en sol canadien, à Ottawa.

« C’est clair que ça ne s’est pas terminé comme on voulait, l’an dernier, a poursuivi l’attaquant. C’est frustrant. Tout ça est derrière nous maintenant. Nous nous concentrons sur la nouvelle édition. Nous sommes de retour ici avec l’intention d’être compétitifs et de tenter de gagner l’or. »

Yager et les autres ne doivent toutefois pas sauter les étapes.

Si les joueurs avec l’expérience d’un tournoi sont habituellement de retour au sein de l’équipe, ça pourrait être différent, cette année. Dès les premiers jours du camp de sélection, le message de la direction et du personnel d’entraîneur était clair – et il a été répété à maintes reprises.

« Ils devront faire leur place, a lâché le directeur général de l’équipe, Peter Anholt. Il n’y a pas de cadeaux. »

Rien n’est donc assuré pour Yager et ses compagnons à l’attaque Easton Cowan, Carson Rehkopf et Matthew Wood. Même chose pour les défenseurs Oliver Bonk et Tanner Molendyk – blessé avant le début du dernier tournoi – ainsi que le gardien Scott Ratzlaff, qui agissait comme troisième en Suède.

Ils ont amorcé le camp de sélection sur un pied d’égalité avec les 26 autres joueurs en lice pour un poste.

« Ils doivent se tailler un poste, a renchéri l’entraîneur Dave Cameron. Il y a du talent dans ce groupe. Peut-être que les gars qui étaient avec l’équipe devraient avoir une longueur d’avance, mais ils doivent nous prouver qu’ils méritent d’y être. »

Mis à part l’expérience qu’ils ont acquise, le rendement général de la dernière édition ne leur offre pas beaucoup d’arguments. On a notamment reproché à cette équipe de manquer de hargne et d’engagement, et elle a paru désorganisée à plusieurs occasions dans le tournoi.

Le résultat final n’était pas le fruit du hasard. On veut à tout prix éviter de répéter les mêmes erreurs.

« On veut une équipe qui a un esprit de compétition, a indiqué Scott Salmond, le premier vice-président des opérations hockey. On veut une vraie équipe canadienne. On veut une identité canadienne. On joue ici, à la maison. L’an dernier, nous aurions pu être plus compétitifs, et c’est le message que nous envoyons aux gars.

« Si vous voulez faire partie de l’équipe, on a besoin de gars talentueux, de gars rapides et de gars compétitifs. Ultimement, ça prend ces trois ingrédients. »

Faire amende honorable

Ils sont plusieurs à être parvenus au même constat. Cette année, les attentes et les exigences sont claires, et ça se ressent dans les mots-clés employés par l’état-major et par les joueurs.

« On doit être plus préparés, plus compétitifs, a souligné Bonk, un espoir des Flyers de Philadelphie. Avec du recul, je crois que nous pensions que la victoire allait venir d’elle-même, que les choses allaient être plus faciles qu’elles ne l’étaient réellement. On a quelque chose à prouver, et rien ne nous sera donné. »

« Les détails et la préparation sont tellement importants dans ce tournoi, a ajouté Rehkopf, un choix du Kraken de Seattle. Chaque match peut se jouer sur un jeu. Dave (Cameron) a fait du très bon travail pour clarifier le message et les attentes. »

Le travail en amont s’est amorcé avec une participation du Canada au Défi estival – un évènement sur lequel on avait fait l’impasse, l’an dernier. Le personnel d’entraîneurs a aussi été nommé au début du mois de juillet, alors qu’on avait patienté jusqu’à la mi-octobre pour le faire lors de la dernière édition.

Le reste appartiendra aux joueurs qui enfileront l’uniforme unifolié. Et ceux qui seront de retour devront montrer la voie à suivre aux nouveaux visages.

« Il n’y a aucun doute au sujet des attentes envers eux, a conclu Salmond. Personne n’a de plus grandes attentes que ces joueurs. Quand tu prends la cinquième place et que tu as la chance de réécrire l’histoire en sol canadien, l’année suivante, c’est une occasion à saisir. Ils en sont bien conscients. »