DETROIT – Todd McLellan en avait déjà assez vu.
Ça devait être une grande soirée. Les Red Wings de Detroit célébraient leur centenaire et espéraient connaître un bon départ dans leur quête pour mettre fin à une disette de neuf saisons sans participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley, la plus longue de leur histoire.
Vêtus d'uniformes rétro et présentant une nouvelle formation, ils ont amorcé la saison par une défaite peu glorieuse de 5-1 contre les Canadiens de Montréal au Little Caesars Arena le 9 octobre.
« Les joueurs vous diront, ou vous l'ont probablement déjà dit : ''Vous savez quoi? Nous pouvons redresser la situation. Nous pouvons..'' », avait dit l'entraîneur-chef aux journalistes après le match, sa voix s'éteignant pendant une fraction de seconde. « Quand? C'est le temps. Certains d'entre eux sont ici depuis des années. C'est le temps. »
Les Red Wings ont réagi en remportant cinq victoires consécutives contre des adversaires coriaces : les Maple Leafs de Toronto (deux fois), le Lightning de Tampa Bay, les Panthers de la Floride et les Oilers d'Edmonton.
Toronto a terminé premier de la section Atlantique la saison dernière, devant Tampa Bay, alors que la Floride vient de remporter la Coupe Stanley pour une deuxième année consécutive.
Les Red Wings sont maintenant à égalité avec les Canadiens en tête de la section Atlantique à l'approche de leur match contre les Sabres de Buffalo au KeyBank Center de Buffalo mercredi (19h30 HE; HBO MAX, FDSNDETX, TNT).
« Quand on y repense, ce coup de deux-par-quatre dans le front contre Montréal, c’était exactement ce dont nous avions besoin », a déclaré McLellan. « À ce moment-là, ça n'a pas fait du bien. Personne n'était content. Mais ça nous a peut-être remis dans le droit chemin, et le hockey est devenu une réalité. »
La saison a commencé avec un sentiment d'urgence et l'excitation de voir que certaines des graines semées par le directeur général Steve Yzerman commençaient enfin à germer.
Sur les 23 joueurs inscrits ayant été retenus par le grand club après le camp d'entraînement, neuf ont été des choix de repêchage effectués depuis l'embauche de Yzerman le 19 avril 2019, dont trois recrues : le défenseur Axel Sandin-Pellikka et les attaquants Emmitt Finnie et Michael Brandsegg-Nygard. Chacun des neuf joueurs avait 24 ans ou moins.
Les Red Wings ont également amélioré leur profondeur devant le filet en acquérant John Gibson et à l'attaque en mettant sous contrat Mason Appleton et James van Riemsdyk comme joueurs autonomes pendant l'entre-saison.
Après l'optimisme démontré lors du camp d'entraînement et de la présaison, la performance lors du match d'ouverture a été décevante.
« C'est comme un enseignant dans une salle de classe », a expliqué McLellan. « Nous avons travaillé pendant trois mois sur de la matière, puis les élèves ont passé leur examen et l'ont échoué. [...] Eh bien, nous avons eu droit à un nouvel examen, nous avons dû étudier un peu plus fort et nous les avons tenus imputables. »
McLellan a même demandé à trois ou quatre joueurs s'ils n'étaient pas tannés de vivre cette situation.
« Ils font partie des Red Wings depuis longtemps, a-t-il expliqué. Ils ne viennent pas d'autres organisations. Je leur ai simplement demandé : “ Quand est-ce qu'on en aura assez de jouer de manière aussi désordonnée? " Je ne blâmais pas ces joueurs et je ne leur disais pas que c'est de leur faute. Mais ça doit avoir un impact sur ces gars-là. Ils doivent être assis dans le vestiaire et se dire que ça suffit maintenant. Et si ces quatre ou cinq joueurs commencent à faire la différence, les autres suivront. »
Aucun joueur actuel n'est avec les Red Wings depuis plus longtemps que Dylan Larkin, le capitaine et centre numéro un, qui a goûté aux séries éliminatoires comme recrue en 2015-2016, mais qui n'y est pas retourné depuis. Larkin mène les Red Wings avec 11 points (cinq buts, six passes) en six matchs.
Le reste du groupe a finalement suivi.
Les Red Wings ont trouvé différents moyens de gagner, même s'ils ont joué deux matchs sans l'attaquant Lucas Raymond et un autre sans l'attaquant Patrick Kane, tous deux blessés au haut du corps. Gibson et le gardien Cam Talbot ont été solides. Appleton et van Riemsdyk ont contribué à l'offensive. Le jeu en infériorité numérique, dernier de la LNH la saison dernière avec un taux d'efficacité de 70,1 %, a été parfait en 10 occasions pendant la série de victoires, et Detroit n'a encaissé que six buts lors de ses quatre derniers matchs.



















