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PITTSBURGH – Tristan Jarry connaît les environs.

Le gardien était déjà de retour à Pittsburgh, lundi, trois jours après l’échange l’ayant fait passer des Penguins aux Oilers d’Edmonton. Mardi, il affrontera l’équipe avec laquelle il a passé ses 10 premières saisons dans la LNH (19 h 30 HE; HBO MAX, truTV, TNT, SNW, SNO, SNE).

« Ce sera très étrange, a-t-il convenu. Le contexte sera complètement différent. »

Depuis qu’il a été échangé en compagnie de Samuel Poulin contre Stuart Skinner, Brett Kulak et un choix de deuxième tour, Jarry a disputé un match. Il a bloqué 25 tirs dans une victoire de 6-3 des Oilers face aux Maple Leafs de Toronto samedi.

« J’en parlais justement à mes parents et au reste de ma famille, mais j’ai eu l’impression de revivre mon premier match dans la LNH », a dit Jarry.

Il vivra une autre première dans quelques heures. Jamais il n’a posé les pieds dans le vestiaire des visiteurs au PPG Paints Arena de Pittsburgh. Ce sera chose faite après l’entraînement matinal de mardi.

Skinner et Kulak, eux, pourraient chacun disputer un premier match avec les Penguins. Ils ont été promus au sein de la formation après avoir raté les matchs du week-end, en attente d’un visa de travail.

Leur nouveau coéquipier Sidney Crosby n’est qu’à deux points d’égaler un record de concession appartenant à Mario Lemieux. Crosby totalise 1721 points (644 buts, 1077 aides) depuis le début de sa carrière et Lemieux, 1723 points (690 buts, 1033 aides).

Et chez les Oilers, le prochain point de Leon Draisaitl sera son 1000e dans la LNH.

Mais malgré tout, c’est Jarry qui accaparera l’attention mardi. Lui-même se demande quel genre d’accueil il recevra.

« On ne sait jamais. J’espère que ce sera un bel accueil, a-t-il lancé. Je me suis donné cœur et âme pour cette équipe. J’espère que les partisans l’ont compris. Tu ne veux jamais amorcer un match en pensant que tu vas le perdre. Tu veux gagner chaque match dans lequel tu es impliqué. À Pittsburgh, j’ai toujours voulu gagner, et j’espère que ç’a été perçu comme tel. »

Jarry, 30 ans, a été choisi au deuxième tour du repêchage de 2013 par les Penguins. Il a présenté une fiche de 161-100-32 avec une moyenne de 2,74 buts alloués par match, un taux d’efficacité de ,909 et 22 jeux blancs en 307 rencontres (294 départs).

« De mon premier match à Pittsburgh, en passant par mon premier match à Wilkes-Barre/Scranton (dans la LAH) et ma sélection au repêchage, j’ai tant de souvenirs de mes années avec les Penguins, a-t-il soutenu. J’ai apprécié mon temps ici et chaque expérience que j’ai vécue, les hauts comme les bas. J’en suis très reconnaissant. »

Parmi les gardiens qui ont joué au moins 100 matchs avec les Penguins, Jarry se classe au troisième rang au chapitre des parties jouées (307), derrière Marc-André Fleury (691) et Tom Barrasso (460), puis pour la moyenne de buts alloués (2,74), derrière Fleury (2,58) et Matt Murray (2,67). Il se classe par ailleurs au quatrième rang pour le taux d’efficacité (,909) derrière Murray (,914), Fleury (,912) et Casey DeSmith (,912).

Autrefois considéré le digne successeur de Murray, qui a remporté la Coupe Stanley avec les Penguins en 2016 et 2017, Jarry s’est bien tiré d’affaire à Pittsburgh. Il a participé deux fois au Match des étoiles (2020, 2022), notamment.

Mais en séries, il n’a pu connaître le même succès que Jarry. Il a affiché un dossier de 2-6 (3,00; ,891) en huit matchs éliminatoires. Jamais il n’a franchi le premier tour.

Les Penguins (14-8-9) souhaitent participer à nouveau aux séries après trois années d’affilée à en être exclus. Dans cette optique, un changement devant le filet était un scénario envisageable, voire inévitable.

Mais Jarry ne se souciait pas de ces scénarios jusqu’à ce qu’il reçoive l’appel du directeur général Kyle Dubas vendredi.

« Tu ne sais jamais vraiment ce qui va se passer, a souligné Jarry. Il y a constamment des rumeurs et des spéculations… mais ça n’attire pas notre attention outre mesure. Cela dit, lorsque j’ai reçu l’appel de Kyle, c’est devenu concret. »

Avec sa fiche de 9-3-1 au moment de l’échange, Jarry vivait une certaine renaissance avec les Penguins cet automne. « Renaissance », dit-on, car il avait été rétrogradé deux fois dans la LAH la saison d’avant.

« J’avais un choix à faire : plier bagage et jouer à Wilkes-Barre/Scranton pour le reste de mon contrat, ou bien être meilleur, a dit Jarry. Cette prise de décision a fait de moi un meilleur gardien et une meilleure personne, et c’est ultimement ce que je voulais. »

De quoi séduire les Oilers (15-12-6), qui viennent de s’incliner deux fois d’affilée devant les Panthers de la Floride en finale de la Coupe Stanley.

« Ils forment un groupe tissé serré. C’était la même chose à Pittsburgh, a dit Jarry. Dans toutes les équipes qui connaissent du succès, il y a des gens tissés serrés et des amitiés solides. Celles-ci sont spéciales. Je vois les amitiés et les coéquipiers ici à Edmonton… C’est un groupe spécial et je suis heureux d’en faire partie. »

Alors qu’il entamait un nouveau chapitre avec les Oilers, Jarry ne pouvait nier son passé chez les Penguins samedi, alors qu’il portait son masque aux couleurs de Pittsburgh contre Toronto.

En aura-t-il un nouveau mardi?

« Je n’en suis pas certain, c’est à voir, a répondu Jarry avec un sourire. Tout se passe tellement vite. J’imagine que je vais avoir la réponse demain. »