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Choix de premier tour des Nordiques de Québec au repêchage de 1993, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est aujourd’hui actionnaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.

La saison 2024-25 est, au vu des statistiques, l’une des pires pour les gardiens de but de la LNH depuis longtemps. Mais avec le temps des Fêtes qui est à nos portes, j’ai plutôt voulu souligner les trois plus belles histoires chez les portiers du circuit après une trentaine de matchs.

Stolarz s’épanouit dans un plus grand rôle

Anthony Stolarz n’avait jamais eu une aussi belle occasion depuis ses débuts dans la LNH. Avec la présence de Joseph Woll sur la liste des blessés des Maple Leafs de Toronto en début de campagne, Stolarz devenait de facto le gardien de confiance de sa nouvelle équipe pour amorcer l’année. Le géant de 6 pieds 6 pouces et 243 livres en a profité pour présenter une fiche de 3-2-0, mais surtout une moyenne de 1,83 but alloué par match et une efficacité de ,943 avant le retour de Woll. Il a continué d’être, dans les semaines suivantes, partie prenante des succès de la formation torontoise.

On savait Stolarz capable de jouer à un tel niveau. Il avait très bien fait la saison dernière, comme adjoint de Sergei Bobrovsky avec les Panthers de la Floride (9-5-2; 2,15; ,927). Mais le voir maintenir ce niveau dans la chaise de numéro 1 – 1A ou 1B, c’est selon – contre des adversaires de premier plan est admirable.

Enfin, à 30 ans, il est reconnu à sa juste valeur. Stolarz avait d’abord fait ses premières armes dans l’organisation des Flyers de Philadelphie, qui l’a repêché au deuxième tour en 2012. Les Flyers n’ont pas un passé récent si glorieux avec ses gardiens de but et Stolarz n’a jamais été en mesure de faire sa niche dans la ville de l’amour fraternel. Cinq ans après son départ de Philadelphie, le déclic s’est fait.

Malheureusement, Stolarz s’est blessé jeudi dernier et il sera encore sur la touche de trois à cinq semaines. Mais je n’ai aucun doute que ses coéquipiers Joseph Woll et Matt Murray sauront tenir le fort en son absence et qu’à son retour, Stolarz saura aider les Maple Leafs dans leur course aux séries éliminatoires.

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Gustavsson revient sur le droit chemin

L’année 2023-24 a été plus difficile pour le Wild du Minnesota, qui a raté les séries éliminatoires. Les gardiens Filip Gustavsson et Marc-André Fleury ont subi les contrecoups de cette baisse de régime collective. Mais cette année, Gustavsson est revenu au niveau du Gustavsson de la saison 2022-23 – un grand moment d’éclosion pour lui. Il se démarque par son intelligence et ses capacités athlétiques, et le Wild se nourrit de son brio (14-5-3; 2,24, ,922).

Il est de cette vague de jeunes gardiens qui font extrêmement bien cette saison. Quatre des 10 meilleurs portiers au chapitre du taux d’efficacité cette saison (minimum 11 matchs) ont moins de 27 ans – Lukas Dostal des Ducks d’Anaheim, Dustin Wolf des Flames de Calgary et Woll sont les autres. C’est rare de voir autant de jeunes briller à une position dont les meilleures années, de coutume, arrivent plus tardivement que chez les attaquants ou les défenseurs.

Je ne peux m’empêcher de souligner que les Sénateurs d’Ottawa ont laissé aller Gustavsson alors qu’il venait d’avoir 24 ans. Cette erreur rappelle aux équipes d’être patientes avec leurs gardiens de but, puis aux gardiens de croire en leurs habiletés et en leur cheminement. C’est rare qu’on puisse connaître la gloire dès nos 21 ans.

Souvent, il y a un moment de déclic qui permet à un gardien de passer à un niveau supérieur. Stolarz, Gustavsson et mon prochain exemple de belle histoire ont eu l’épiphanie alors qu’ils en étaient à une deuxième, troisième ou quatrième équipe.

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Talbot, comme le bon vin

Cam Talbot, lui, en est même à une huitième équipe dans la LNH. À 37 ans, au sein d’une formation qui n’est pas dans le portrait des séries éliminatoires, il m’impressionne beaucoup.

Talbot (6-7-2; 2,78; ,914) est le meilleur gardien des Red Wings de Detroit cette saison, alors que l’équipe n’a eu qu’à payer 5 millions $ afin d’obtenir ses services pour deux ans.

Les Red Wings ont décidé de lui faire confiance après que les Kings de Los Angeles l’eurent laissé aller. Il avait pourtant connu, à mon avis, une très bonne saison 2023-24 en Californie. Il avait été l’un des meilleurs gardiens de la LNH en première moitié de saison avant de connaître des difficultés dans la dernière ligne droite.

On dira ce qu’on voudra, mais c’est quand même Talbot qui a permis aux Kings d’accéder aux séries éliminatoires l’an dernier. Est-ce que l’attrait de se débarrasser du contrat de Pierre-Luc Dubois – avec la contrepartie d’acquérir Kuemper – a ultimement chassé Talbot de Los Angeles? Je crois que la fin de cette association est davantage circonstancielle que basée sur les performances.

J’ai toujours eu l’impression que la fin en dents de scie de Talbot avec les Oilers d’Edmonton il y a près de dix ans maintenant a faussé l’évaluation que les amateurs, les observateurs et les équipes font de lui depuis. Malgré les nombreux changements d’équipe, il a toujours trouvé le moyen de se rendre utile. Son début de saison avec les Red Wings en est une énième preuve.

J'aimerais profiter de cette tribune pour vous souhaiter, chers lecteurs, de très joyeuses Fêtes. L'année 2024 de la LNH a été des plus intéressantes pour les amateurs de hockey et parions que 2025 le sera tout autant. Au plaisir de vous retrouver en janvier!

*Propos recueillis par Gabriel Duhamel, pupitreur LNH.com