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MONTRÉAL – Jérémy Lauzon a revêtu l’uniforme des Predators de Nashville dans un revers de 5-4 en prolongation contre les Penguins de Pittsburgh, jeudi, au Bridgestone Arena. Il revenait au jeu après une absence de dix rencontres. En théorie, il devait renouer avec l’action en même temps qu’Alexandre Carrier, un autre défenseur qui se retrouvait à l’infirmerie.

Le duo Lauzon-Carrier n’a jamais eu la chance de sauter sur la glace pour un autre match. Barry Trotz a changé les plans mercredi soir en échangeant Carrier aux Canadiens de Montréal contre un défenseur un peu plus jeune en Justin Barron.

Moins de 48 heures après l’échange, Lauzon a encore un pincement au cœur. Ça se ressentait dans sa voix lors d’une conversation téléphonique avec LNH.com.

« C’est certain que je trouve ça dur, a-t-il dit à son retour d’un entraînement des Predators vendredi à la veille d’un match contre les Kings de Los Angeles. J’étais émotif quand j’ai appris la nouvelle de son échange. Alex et moi, nous ne nous connaissions pratiquement pas avant que je me fasse échanger aux Predators (mars 2022). Je savais qui il était, mais c’était pratiquement tout. Nous sommes devenus de très bons amis très rapidement. De le perdre, c’est un gros coup pour le moral.

« J’en suis à ma troisième saison complète avec les Predators, mais je jouais avec lui depuis un an et demi. Je perds aussi mon partenaire à la ligne bleue. C’est comme un autre coup de couteau. Mais je sais qu’il retourne à la maison. Il est heureux à l’idée de jouer pour les Canadiens, tout comme ses parents, sa famille et ses amis. Il habite à Montréal l’été, alors il n’aura pas besoin de vivre à l’hôtel dans une transition. »

Lauzon a croisé son complice des dernières saisons au lendemain matin de la transaction.

« Quand je l’ai vu à l’aréna, je ne cacherai pas que je ressentais bien des émotions. Alex était aussi très émotif. Il avait été repêché à Nashville, il avait grandi au sein de l’organisation des Predators. C’était l’équipe qui lui avait procuré une première chance. Il gardera de beaux souvenirs de Nashville. Je n’ai toutefois pas de doute qu’il est content de rentrer à la maison. »

Un immense coeur

En 79 matchs l’an dernier à Nashville, Lauzon avait joué 728:31 à cinq contre cinq aux côtés de Carrier. Tyson Barrie avait été son deuxième partenaire le plus régulier avec 151:43. Il y avait donc un immense écart entre les deux.

C’était la même histoire cette saison. Après 23 matchs, Lauzon a passé 240:36 à cinq contre cinq en compagnie de Carrier. Roman Josi, le capitaine, est son autre partenaire le plus fréquent à 43:22.

« Je pense qu’il m’a aidé à devenir un meilleur défenseur dans la LNH et c’est probablement la même chose pour lui, a affirmé le numéro 3 des Predators. On se complétait vraiment bien. On se faisait confiance sur la glace. Il me servait de point de repère et l’inverse était aussi vrai. Quand je traversais des moments plus difficiles et que j’avais besoin de parler, Alex était toujours là. Et je faisais la même chose pour lui.

« Nous avons joué notre meilleure saison probablement à vie tous les deux l’an dernier. Pas au niveau des points pour Alex, mais pour son jeu dans l’ensemble. Nous jouions contre les gros trios des équipes adverses et nous avions du plaisir. Cette année, j’aurais aimé poursuivre sur la même route, mais collectivement, nous avons des difficultés avec les Predators. Si nous avions mieux joué, il serait peut-être encore avec nous. »

Lauzon est parfaitement placé pour décrire le nouveau défenseur du CH.

« Les Canadiens sont chanceux de compter sur un gars comme lui, a répliqué le défenseur gaucher de 27 ans. Tu peux lui faire confiance à tous les matchs, tu sais ce qu’il te donnera. Il a un immense cœur, il est un compétiteur et un gars important au sein d’un vestiaire. Il se donne tellement sur la glace que ses coéquipiers voudront le suivre. Il est un bon modèle pour de jeunes joueurs. Il fera sa place assez rapidement selon moi à Montréal. »

Même s’il a manqué dix matchs en raison d’une blessure au haut du corps, Lauzon se retrouve au deuxième rang chez les Preds avec 108 mises en échec. À son retour contre les Penguins, il a distribué cinq coups d’épaule et joué un peu plus de 18 minutes. Il a formé un duo avec le Suédois Adam Wilsby, un défenseur recrue de 24 ans.

« J’étais heureux de recommencer à jouer, ça faisait du bien, a noté Lauzon. Quand tu es blessé, tu te sens à l’extérieur de l’équipe et ça pèse sur ton moral. J’ai confiance que nous finirons par rebondir avec les Preds. Il y a trop de joueurs talentueux. Il faut tourner la page et trouver des solutions. Nous voulons tous gagner. Mais je ne mentirai pas, c’est probablement ma saison de hockey la plus difficile sur le plan d’équipe. Quand tu perds aussi souvent, c’est difficile pour le moral. »

À sa troisième année d’un pacte de quatre ans qui lui rapporte en moyenne 2 millions $ par saison, Lauzon reste en paix pour son avenir à Nashville. Il ne redoute pas de subir le même sort que Carrier.

« J’essaye de me concentrer sur moi, a-t-il souligné. Quand tu commences à penser de cette façon, tu finis par te perdre sur la patinoire. Je ne veux pas placer des énergies sur des choses que je ne contrôle pas. Je veux continuer à aider les Preds à gagner. »