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MONTRÉAL - « Je n’ai pas l’impression d’être plus petit que les autres sur la glace. »

Cette phrase résume bien John « Little John » Mooney, un jeune de 5 pi 7 po dont le jeu est tout sauf petit.

Oui, on l'appelle officiellement Little John, sauf sur papier. Surprenant, certes, mais facile à comprendre dès que l’on jette un premier regard sur l’espoir des Canadiens.

D'ailleurs, Mooney reçoit « assez souvent » des questions au sujet de son nom.

« Quand j’étais à Montréal pour le camp de perfectionnement, beaucoup de gars me demandaient ce que ça signifiait. Quand je leur expliquais, ils riaient un peu; au début, ils ne me croyaient pas. Puis, quand je suis arrivé au Minnesota, c’était le même scénario. C’est quand même drôle. »

Son nom est peut-être drôle, mais son jeu n'a rien de léger. Mooney est un joueur acharné, infatigable et insaisissable, à un point tel que même les défenseurs les plus costauds rêveraient de pouvoir se déplacer comme quelqu'un deux fois plus petit qu'eux.

« Je pense que j’ai toujours eu cette combativité en grandissant. Quand j’étais jeune, mon père m’a vraiment inculqué de n'avoir peur de personne sur la glace », a-t-il ajouté.

Cette mentalité est née dans sa cour arrière, où la patinoire artisanale servait aussi de surface d’entraînement. Ses cousins habitant la porte d'à côté — incluant l’attaquant du Mammoth de l’Utah Logan Cooley — les batailles qu'ils ont partagées n'étaient pas pour les âmes sensibles.

« On a toujours eu une patinoire extérieure, donc on patinait ou on jouait sur du béton avec lui et ses frères plus vieux. Ils jouaient tous au hockey, comme tout le monde dans notre famille. On s'entraînait toujours ensemble sur la patinoire », d’expliquer Mooney.

Ces matchs dans la cour arrière contre les frères Cooley, plus vieux et plus forts, l’ont forcé à penser plus rapidement et à se battre avec plus d’ardeur. C’est là que son courage sans faille a commencé à prendre forme. Chaque bataille pour la rondelle et chaque duel sous les projecteurs ont ajouté une couche à son jeu, fondé sur la détermination, la créativité et la confiance.

Le joueur de 18 ans n’est pas le seul à penser de la sorte.

« LJ Mooney est quelqu’un qui a beaucoup de caractère. C'est un compétiteur très dynamique sur la glace. […] On n'est pas inquiets de son gabarit, et c’est pourquoi on l’a choisi », a dit le co-directeur du recrutement amateur Martin Lapointe quant à la décision des Canadiens de sélectionner Mooney au quatrième tour du Repêchage 2025 de la LNH.

Les partisans du Tricolore n’ont pas besoin qu’on les convainque au sujet de joueurs de petit gabarit. Il ne suffit de penser qu’à Cole Caufield et Lane Hutson, par exemple. Quand Mooney s'est présenté au camp de perfectionnement cet été, il a rapidement mis la foule montréalaise et les médias dans sa poche, plusieurs se demandant s’il serait le prochain à atteindre la LNH.

Pour l'instant, le natif de West Mifflin en Pennsylvanie, se concentre sur le présent, soit la vie dans les rangs des Golden Gophers. En 10 matchs disputés jusqu’ici à sa première saison à l’Université du Minnesota, le centre de 162 lb a amassé cinq points.

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« Je n’aurais pas pu demander mieux en termes de transition, raconte-t-il. Je prends les choses un jour à la fois, et je me concentre sur les Gophers, à m’améliorer et à voir ce que je peux faire. »

Cela dit, un évènement approchant à grands pas et difficile à ignorer est le Championnat mondial junior, qui se tiendra au Minnesota cet hiver. Issu du Programme de développement national américain et ayant épaté la galerie à la vitrine estivale du Mondial junior, Mooney est déterminé à représenter les États-Unis une fois de plus sur la scène internationale dès décembre. Il a fait un pas de plus vers cet objectif en étant invité au camp de sélection de l'équipe américaine, qui se tiendra du 15 au 23 décembre.

« Chaque fois que tu as la chance de représenter ton pays, c’est un énorme honneur. J’ai eu l’occasion de porter l’uniforme américain dans les deux dernières années, et chaque fois que je l’enfile, le sentiment est incroyable. C’était bien de pouvoir montrer un peu ce que je sais faire au camp, et j’espère y participer cette année, surtout que ç’a lieu au Minnesota. Ce serait plutôt chouette. »

Bien connu pour sa touche offensive –– 104 points en 112 matchs avec le Programme de développement national américain –– Mooney est aussi fier d’autres aspects de son jeu, comme « [s]on côté défensif et [s]on jeu physique », rapporte-t-il.

« J’essaie juste de bloquer le plus de tirs possible et je peux octroyer de bonnes mises en échec en cas de besoin. »

A-t-on mentionné qu'il n’y a rien de petit dans le jeu de Mooney?