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MONTRÉAL – 2025 tire à sa fin, et alors que plusieurs ont les yeux rivés sur la saison des Fêtes, d’autres voient déjà bien au-delà.

Avec le Nouvel An à nos portes, certains attendent le mois de janvier pour entamer un nouveau chapitre, développer de saines habitudes de vie ou se fixer des objectifs pour la prochaine étape à venir. Quant à Sebastian Buna, janvier sera toujours un mois important : l’adjoint thérapeute du sport des Canadiens célèbrera sa septième année de rémission.

Originaire de l’Ouest-de-l’Île, l’homme de 36 ans a été diagnostiqué en décembre 2018 de ce qui s’est avéré un cancer des testicules.

On n’est jamais prêt à se faire annoncer qu’on est atteint d’un cancer. Recevoir une telle nouvelle le jour de Noël rend la situation d’autant plus difficile à assimiler.

« Le docteur m’a appelé et m’a dit : "On croit qu’il s’agit d’un cancer et tu vas avoir besoin d’une chirurgie” », se rappelle-t-il.

À l’époque, Buna travaillait pour le Rocket de Laval. Il se souvient de s’être réveillé dans la nuit au début décembre et de ressentir une douleur aux testicules. Après avoir consulté les médecins de l’équipe, il s’est rendu à l’urgence pour une échographie. Des examens supplémentaires n’ont su confirmer avec certitude qu’il s’agissait d’un cancer, mais il lui a tout de même été recommandé d’aller en salle d’opération pour effectuer le retrait d’un testicule, procédure qui s’est faite en janvier 2019.

Ce fut la bonne décision : la biopsie démontrera plus tard que la tumeur était bel et bien cancéreuse.

« Heureusement, je n’ai subi aucun traitement de chimiothérapie ou de radiation. C’était une chirurgie. Je l’ai détectée suffisamment tôt pour que je n’aie pas à faire quoi que ce soit d’autre », dit-il.

Bien que le cancer des testicules représente moins d’un pour cent de toutes les tumeurs chez les jeunes hommes, elle demeure le plus fréquent cancer chez les jeunes hommes canadiens, selon le Movember, une campagne annuelle qui vise à sensibiliser et récolter des fonds pour la santé masculine. À l’échelle mondiale, plus de 109 000 hommes par année reçoivent un diagnostic de cancer des testicules, dont 10 000 d’entre eux en décèdent.

C’est pour cette raison que Buna s’est senti interpellé par l’idée d’amasser des fonds pour la santé des hommes par le biais du Movember. Il fait notamment partie de l'équipe « Mo Habs Mo » des Canadiens, menée cette année par l’attaquant Patrik Laine, et a amassé 3700 $ pour l'édition actuelle. Depuis 2019, Buna a récolté plus de 17 000 $ pour la cause.

« Avec de la chance, ma levée de fonds aidera à trouver de nouvelles formes de traitements ou de pistes de guérison, ou permettra simplement de sensibiliser les gens à s’auto-examiner en repérant des signes précoces, pour prévenir plutôt que guérir », dit-il.

L’initiative Movember a aussi ouvert le dialogue pour Buna, alors qu’il était mal à l’aise de parler de son cancer l’année suivant son diagnostic.

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Outre sa femme et sa famille immédiate, personne n'était réellement au courant de ce que vivait Buna.

« J’ai eu de la difficulté pendant un moment avec ça : accepter ma nouvelle réalité. Je n’en parlais pas avec beaucoup de monde. [...] Éventuellement, environ un an plus tard, vers le mois de novembre, je me suis dit : “Tu sais quoi? Peut-être que je devrais être un peu plus ouvert avec ça, au lieu de le garder pour moi et de le gérer seul”, partage Buna. Et, depuis cet instant, ç'a été beaucoup plus facile pour moi. Ce n’est pas que je le crie sur tous les toits, mais je suis très ouvert. Quand des gens ont des questions, j’y réponds généralement, sans problème. Je crois qu’être ouvert m'a aidé à y faire face. »

Être proactif à propos de sa santé a été une leçon importante pour Buna. Au fil du temps, il a également appris à accepter sa nouvelle réalité.

« Je crois que ton anatomie ne dicte pas nécessairement qui tu es ou ce que tu es. Alors, je suis encore un homme même si j’ai maintenant un testicule en moins. Je crois que c’est l’une des choses avec lesquelles j’ai eu le plus de difficulté, mais j’ai réalisé que ce n’est pas ce qui fait de toi un homme. Ce n’est qu’une partie de toi, ce n’est pas qui tu es. Je crois que j’ai appris à vivre avec ça. »

Son message pour ceux qui combattent le cancer ou pour ceux qui ont des êtres chers qui mènent ce combat contre la maladie est simple :

« Tournez-vous vers votre entourage. C’est la chose la plus importante, dit-il. Quand j’ai commencé ma première année de levée de fonds, tout le soutien que j’ai reçu était incroyable, un soutien que je n’aurais cru recevoir. Donc, allez vers les gens, même vers ceux dont vous n’attendez pas le soutien dans ces moments difficiles. Vous pourriez être surpris. Appuyez-vous sur eux, puisque c’est beaucoup plus simple lorsqu’on est entouré que lorsqu’on est seul. N’ayez pas peur de demander de l’aide. »

Aidez Buna à atteindre son objectif de 4000 $ en cliquant ici.

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